L’endométriose, maladie méconnue du grand publicC’est une maladie méconnue du grand public puisque plus de deux tiers des femmes ne savent pas qu’elle existe. Il s’agit d’une affection bénigne, chronique, récidivante et handicapante. Elle touche 10 à 20 % des femmes en âge de procréer.
 
L’endométriose se définit par la présence du tissu endométrial hormonodépendant comportant à la fois des glandes et du stroma en dehors de l’endométriose et du myomètre. C’est la présence de fragments d’endométriose qui, au lieu de s’éliminer naturellement au moment des règles et en l’absence de fécondation, colonisent d’autres organes périphériques, s’épaississent, saignent, s’accumulent et créent une inflammation à l’origine de lésions, de nodules, de kystes ou des adhérences. Ces formations sont à l’origine de douleurs parfois invalidantes et/ ou d’hypofertilité.
 
Ceci est dû à plusieurs facteurs génétiques, hormonaux, immunologiques, gynécologiques, comportementaux et environnementaux. D’autres facteurs sont considérés comme protecteurs comme la forte consommation du tabac, l’activité physique intense et le surpoids.
 
Les mécanismes physiopathologiques restent mal compris. De nombreuses théories ont été proposées pour expliquer la formation de l’endométriose. Il existe 4 grandes théories : théorie de reflux, théorie de la métaplasie cœlomique, théorie de l’induction, théorie des emboles vasculaires et lymphatiques. Mais aucune de ces théories ne peut expliquer à elle seule la survenue de cette maladie.
 
Selon la localisation des formations endométriosiques, il existe 3 types d’endométriose : endométriose péritonéale, endométriose profonde, kyste endométriosique.
Bien qu’il soit possible d’être atteint d’endométriose sans le moindre symptôme, l’affection peut intéresser différents organes et être à l’origine de tableau clinique très varié et peu spécifique.
 
La principale caractéristique de ce tableau clinique est la périodicité (hormonodépendant). Les symptômes d’alerte sont la douleur (dysménorrhées, douleur pelvienne chronique, dyspareunie, dyschésie, dysurie). Les autres symptômes sont les hémorragies, les troubles digestifs, les troubles urinaires, les troubles anxiodépressifs.
 
En raison de la méconnaissance de la pathologie par les femmes et par les praticiens et la présence des formes asymptomatiques, le diagnostic de l’endométriose est tardif (8 à 12 ans). Ce retard diagnostique aggrave la maladie et peut être à l’origine de la détérioration de la qualité de vie de patientes, de la progression de la maladie (sévérité ou cancer) et des conséquences psychologiques. D’où l’intérêt de la sensibilisation des patientes et des médecins.
 
La suspicion de cette affection est fondée sur les données de l’interrogatoire et de l’examen clinique, certains examens paracliniques seront indiqués par la suite pour préciser le diagnostic, mais c’est seulement la cœlioscopie qui permettra d’affirmer ou non la présence de l’endométriose.
 
Une fois le diagnostic confirmé, la femme endométriosique peut recevoir le traitement pour diminuer les symptômes, améliorer sa qualité de vie, éviter la progression de la maladie et de sa récidive mais non pas guérir complétement (sauf pour les formes minimes). Les traitements peuvent être classés en deux catégories : médicamenteux et chirurgicaux ou les deux. Le choix du type du traitement dépend du type de l’endométriose, son stade et l’âge de la patiente. Pour une bonne gestion thérapeutique, la prise en charge multidisciplinaire est essentielle.
 
La recherche sur l’endométriose doit être très active, il faut : une sensibilisation à deux niveaux (grand public et professionnels de santé), réduire le délai diagnostique, comprendre la physiopathologie de l’endométriose et développer des traitements plus efficaces.
F M
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