Ouiza Zamoum, la veuve du Moudjahid et un des artisans de novembre 54, Ali Zamoum (1933-2004), se souvient qu'avant le déclenchement de la guerre de libération nationale "Ighil Imoula vivait alors au rythme d’une activité inhabituelle qui nous laissait supposer qu’un important événement se préparait, mais nous ignorions de quoi il s’agissait".

Rencontrée, au musée régional du Moudjahid de Tizi-Ouzou, à la veille de la célébration du 67è anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, Na Ouiza , a indiqué à l’APS que les habitants d’Ighil Imoula, un des fiefs de la Révolution, étaient mobilisés pour accomplir plusieurs tâches dont la collecte d’argent et la fabrication de bombes artisanales.

Elle se rappelle particulièrement de cette dernière mission ou elle et d’autres femmes de son village étaient impliquées pour produire une poudre à base de racines de laurier rose qui servait à la fabrication de bombes artisanales qui seront utilisées dans les opérations contre l'ennemi.

"Les hommes ramassaient les racines dudit arbuste, mon mari, Ali Zamoum, rentrait chargé des sacs remplis de racines. Une fois les racines séchées, les femmes s'attelaient alors à les brûler dans le Kanoun (foyer) avant de les réduire en poudre", s'est-elle remémorée.

Cette poudre est ensuite récupérée par les hommes, a ajouté Na Ouiza qui se souvient que "c’était Kaci Abdellah et Rabah Bitat qui fabriquaient les bombes artisanales dans la maison de Laiche Amar. Au total, 400 bombes ont été fabriquées ainsi à Ighil Imoula", a-t-elle indiqué.

Les bombes ont été cachées dans des abris en dehors du village et étaient utilisées dans des opérations contre l’ennemi, dira-t-elle en se souvenant d’une embuscade tendue par les moudjahidine à une patrouille de l’armée coloniale dans la région de Maatkas ayant causé de lourdes pertes à l’ennemi.

Selon Ouiza Zamoum ce n’est que lorsque les hommes ont pris le maquis que nous les femmes avions su ce qu’ils préparaient, La révolution contre le colonialisme. Les villageois s’étaient rassemblés à Tizi (la place du village) et Ali Zamoum m’a dit : "nous avons prêté serment. Nous ne nous arrêterons qu’à notre mort au champ d’honneur ou à l’indépendance de l’Algérie".Aps

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