Le 04/02/2022: L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé vendredi la condamnation des journalistes marocains Omar Radi et Imad Stitou, appelant à leur libération immédiate ainsi qu’à la fin de toutes les poursuites contre eux.

Les journalistes Omar Radi et Imad Stitou accusés pour "viol" et Radi également pour "espionnage", ont été condamnés en appel jeudi, respectivement à six ans de prison ferme et un an de prison dont six mois avec sursis, à l’issue "d’un procès entaché de nombreuses irrégularités", dénonce RSF.

"RSF dénonce cette nouvelle condamnation et appelle à la libération immédiate de Omar Radi ainsi qu'à la fin de toutes les poursuites contre les deux journalistes", affirme l'organisation dans un communiqué.

Cette nouvelle condamnation vient une semaine après celle de Soulaimane Raissouni à 5 ans de prison ferme par la cour d’appel de Casablanca.

"Une semaine après avoir rendu une décision injuste et injustifiée contre Soulaimane Raissouni, la justice marocaine récidive et ce nouveau verdict n’est pas à son honneur", déclare le directeur du bureau Afrique du Nord de RSF, Souhaieb Khayati.

"Les procès des trois journalistes Raissouni, Radi et Stitou ont été émaillés d’irrégularités nombreuses, leur détention est arbitraire, RSF appelle à leur libération immédiate et inconditionnelle", poursuit-il.

Le procès de Radi a commencé par l'ouverture d’une enquête pour "espionnage" fin juin 2020, après la publication d'un rapport d'Amnesty International affirmant que le téléphone du journaliste avait été piraté via le logiciel Pegasus de la firme sioniste NSO. Quelques mois plus tard, Omar Radi a été soudainement interrogé après une plainte pour "viol" et "harcèlement sexuel", déposée par une ancienne collègue. Il a été ensuite incarcéré le 29 juillet 2020.

Son confrère, Imad Stitou, a été mis en cause pour avoir apporté son soutien à Omar Radi.

"Ce verdict confirme le parti pris des autorités marocaines. Il se traduit par une attitude de fermeture au dialogue et de ciblage des journalistes indépendants", estime l'organisation. Une tendance révélée par l’arrestation de Taoufik Bouachrine, directeur du journal Akhbar Alyoum et qui se poursuit désormais à l’encontre de journalistes "soucieux d’exercer un journalisme libre, pluraliste et indépendant".

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