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Report du procès au Maroc de la militante  Saïda Al-AlamiLe 10/04/2022: Le procès de la militante des droits de l’Homme marocaine Saïda Al-Alami, en détention depuis trois semaines, a été reporté au 15 avril, sur fond d'appels à sa libération "immédiate et sans condition" et l'abandon des charges retenues contre elle.

La militante Saïda Al-Alami, arrêtée le 23 mars à Casablanca, est poursuivie pour "outrage à des fonctionnaires publics", "mépris des décisions judiciaires" et "diffusion et distribution de fausses informations", en raison de ses publications sur Facebook et ses opinions en lien avec les questions politiques et sociales.

L'avocat de la militante a déclaré que le tribunal de première instance de Casablanca a décidé vendredi de reporter son procès pour la deuxième fois au 15 avril, à sa demande en vue de "préparer la défense". Une demande de mise en liberté provisoire a été soumise au tribunal, qui  n'a pas encore rendu sa décision à ce propos, selon l'avocat.

Dans un communiqué publié jeudi dernier, Amnesty International a appelé les autorités marocaines à "libérer immédiatement et sans condition Saïda Al-Alami et à abandonner toutes les charges retenues contre elle. La police doit cesser d’interroger et de poursuivre des militants au seul motif qu’ils exercent leur droit à la liberté d’expression".

"Les autorités marocaines harcèlent et intimident les militants par le biais d’informations judiciaires infondées et d’accusations forgées de toutes pièces, en vue de faire taire les voix critiques et de faire barrage au militantisme pacifique", a déclaré Amna Guellali, directrice adjointe pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.

Selon l'ONG, les autorités marocaines ont durci le harcèlement visant les défenseurs et les militants des droits humains au cours des deux derniers mois. "Au moins quatre d’entre eux font l’objet de poursuites pénales liées à des publications sur les réseaux sociaux critiques à l’égard des autorités", a indiqué Amnesty dans le même communiqué.

A cet effet, Amnesty International demande aux autorités marocaines de mettre "fin aux poursuites visant des militants qui ont critiqué des personnalités publiques, des représentants ou des institutions de l’Etat, et de veiller à ce que les citoyens soient libres d’exprimer leurs opinions sans craindre de représailles. Elles doivent annuler toutes les sanctions pour insulte ou diffamation à l’encontre de représentants de l’Etat".

Dans son rapport 2021 sur la situation des droits de l’Homme au Maroc, Amnesty International a dénoncé les "restrictions continues" à la liberté d'expression.