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    Hassan Khelifati: La 49e conférence et assemblée générale de l’OAA à Alger, un franc succès

    alger le 10-06-2023: Hassan Khelifati PDG d’Alliance Assurance et président de la commission communication sponsoring et protocole de la 49éme Conférence de l'Organisation des Assurances Africaines (OAA) à «algérie-medinfo»

    L’Algérie à la tête de l’OAA, est en charge de mettre en pratique les recommandations au cours de l’année de sa présidence. «Nous espérons que la nouvelle loi sur les assurances concrétisera la création d’une agence de régulation indépendante, les agences numériques, et l’assurance islamique (takaful) », souligne M. H. Khelifati dans cette interview accordée à notre journal.

    algerie-medinfo: Quel bilan faites-vous de La 49ème conférence et assemblée générale de l'Organisation des assurances africaines (OAA), tenues à Alger, d’autant que les échos évoquent un franc succès, avec en prime une participation record ?

    Hassan Khelifati: Oui effectivement, après la confirmation de l’attribution de l’organisation de la 49ème conférence et assemblée générale de l'Organisation des assurances africaines (OAA), à l’Algérie, en juin2022, à Nairobi, et ce, après le déplacement d’une forte délégation Algérienne, dont les deux vices présidents de l’UAR, qui étaient présent, nous avions déjà un premier sentiment que la conférence d’Alger allait être l’une des meilleures, et qu’elle allait battre des records, car il faut bien savoir que l’Algérie a déjà organisé deux conférence, l’une en 1991, et l’autre en 2008, et durant cette dernière conférence, nous avions battu le record des participations, par rapport aux précédentes éditions, et pour l’édition de 2023, nous devions relever le défi de battre l’édition de Nairobi, qui a vu la présence de 1500 participants l’année dernière. Suite à quoi, le comité d’organisation; s’est attelé à travaillé, tout en bénéficiant de l’expérience acquise grâce à la 33ème Conférence (GAIF), de l'Union Générale Arabe des Assurances (UGAA), tenue, à Oran en mai 2022, dont a pris part 1300 participants, y compris 800 qui venaient de l’international.

    AMI: Qu’en est-il d’un bilan chiffré de cette dernière édition tenue à Alger ?

    H.K: Si on voit le bilan de la 49ème conférence et assemblée générale de l'Organisation des assurances africaines (OAA), Co-organisées par l’UAR et l’OAA, nous avions eu 1800 inscrits, et sur les 1800, inscrits, il y a eu plus de 1100 qui venaient de l’étranger; de 72 pays des 05 continents.

    En effet,  c’est en soi, un record, et en terme de représentation, nous avions aussi 43 sponsors, dont la moitié, venaient de l’international, et de grandes compagnies internationales et Africaines, en plus des compagnies nationales, qui ont sponsorisé et soutenu cet événement, et sur le plan organisationnel, et scientifiques, des assureurs, et réassureurs, mais aussi des experts dans les assurances agricoles ont pris part à cet événement, ainsi que beaucoup d’expertise dans les nouvelles technologies. 

    En prime, nous avions bénéficié du parrainage de M. le Premier Ministre, qui nous a fait l’honneur de participer et d’ouvrir les travaux, et pour réussir à relever ce défi, on se doit également de rendre hommage au comité local; les hommes et les femmes qui se sont mobilisés, ainsi que les cadres du secteur qui ont travaillé bénévolement, et qui ont été choisi, et qui ont fait partie de cette organisation, mais aussi les institutions de l’état qui nous ont facilité les choses, notamment le ministère des Affaires Étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, pour l’octroi des visas, et on a même eu des participants qui sont arrivés en Algérie sans visa, et on a eu toute la collaboration des services de la Police Algérienne des Frontières, et des services du ministère des AE, et les services consulaires, mais aussi de la Direction générale de la sureté nationale (DGSN), qui nous a facilité les accès au Desk d’accueil, à l’intérieur des aéroports, toutes ces facilitations, nous ont permis de réussir à relever le défi, car ce n’était pas seulement une action de l’UAR, mais une action de tout le pays, qui a su rehausser l’image de marque et le prestige du pays.

    Je tiens à rajouter la participation active de la presse nationale, qui a donné un rayonnement mondial, à cet événement, et cela, par la reconnaissance du président sortant et du secrétaire générale de l’OAA, qui nous ont affirmé que jamais une conférence de l’organisation, n’avait eu autant de couverture, et de retentissement, national et international. Ils ont été surpris par la qualité des couvertures médiatique, et aussi le personnel de l’hôtel El Aurassi, qui a été mobilisé et que nous tenons à remercier.

    Sur le plan scientifique, il y a eu des débats et conférences, et ateliers, et beaucoup de B to B, beaucoup de sociétés ont pris des salles de réunions et stands, ils ont reçu, leurs partenaires internationaux et nationaux, il y a eu beaucoup d’échange, et on doit retenir que 650 cadres algériens de toutes les compagnies ont participé pendant deux jours, et ont côtoyé, des sommités, ils ont participé aux débats et beaucoup d’algériens ont débattu en langue anglaise.

    Par ailleurs, il y a eu la création de l’association des jeunes professionnels de l’assurance, filiale Algérie, et la filiale Algérie de l’association des femmes professionnelle des assurances, en marge de la conférence.

    AMI:  Quels sont les sujets qui ont été débattus notamment ?

    H.K: Sur la démarche à suivre, il a été proposé des solutions, afin d’augmenter le chiffre d’affaire des assurances notamment, pour l’agricole. Les sujets ont été judicieux, et s’adossaient avec les grandes orientations du gouvernement Algérien, pour la sécurité nationale, avec 3 ou 4 volets importants, la sécurité alimentaire, sanitaire, énergétique, et même en évoquant la numérisation de l’administration, de la sécurité numérique, qui fait partie de la sécurité nationale, et si on revient à la sécurité alimentaire, en elle-même, comme défi, et le rôle des assurance. A ce propos, il est à relevé, qu’on a eu ces derniers temps des défis majeurs, à l’instar du Covid, qui a été une crise mondiale, avec des répercussions sur les voies d’approvisionnement pour les produits de première nécessité ou de l’alimentation et des médicaments, et il y a aussi des problèmes géopolitiques, en Europe, avec notamment la guerre en Ukraine, qui a impacté les voies d’approvisionnement mondial, notamment des produits de première nécessité.(pétrole, gaz, blé, maîs, soja…).

    Il y a aussi le défi du changement climatique et son impact direct sur le rendement de l’agriculture et sa capacité de survie à ce défi tel que la sècheresse, les inondations, le réchauffement climatique, les incendies et qui impactent directement les récoltes et rendements tout cela, fait en sorte que les défis de la sécurité alimentaire devient urgents et prioritaires.

    Il est vrai que le défi alimentaire est du ressort des professionnels de l’agriculture, et du développement agricole, mais nous en tant qu’assureur nous devons, avec le système financier et bancaire, venir en aide et en complémentaire, afin d’accompagner cet effort , et on se doit de trouver les voies et moyens pour mettre en place les mécanismes assurantielles et les moyens financiers pour mettre une couverture optimale des activités et permettre une relance rapide en cas de survenance de catastrophes naturelles et ou calamités.

    Tout cela fait en sorte que l’agriculture se doit d’être mise en exergue, l’Algérie aujourd’hui , a mis le cap sur le défi du développement agricole; des grandes surfaces dans le sud pour les matières stratégiques, et on a besoin, nous les assureurs d’accompagner cet effort à travers des produits adaptés, des changements de paradigmes et d’approches.  A ce titre, la conférence a été l’occasion de présenter d’autres approches internationales.

    AMI: Quelle est la réalité de l’assurance agricole en Afrique et en Algérie ?

    H.K: On relève que le modèle n’est pas efficace, aujourd’hui, alors que 20 à 25% de nos agriculteurs, qui ont un contrat d’assurance selon la déclaration d’un acteur spécialisé, et si regarde en terme de chiffre, l’assurance agricole en Afrique, est autour de 5%,le taux de pénétration de l’assurance en Afrique par rapport au PIB est de 2.5%,sur 66 à 67 milliards de dollars, de chiffre d’affaires, qui ne représente que 1% mondiale, aujourd’hui le taux de pénétration international est de 7%,au niveau mondial ,en Afrique 2 .5%, il est de 0.7% par rapport au PIB en Algérie.

    La production agricole en Algérie est de 35 milliards de dollars, si on l’a ramené au PIB, elle représente entre 18 et 19 % du PIB, mais étant donné la faiblesse du taux de pénétration de l’assurance au PIB, qui est de 0.7%, et de la faiblesse de l’assurance agricole en Algérie, qui est selon les estimations de 2022 de l’ordre de 1.7%. Ce qui est paradoxal dans le marché algérien des assurances, l’assurance agricole dans le portefeuille ne dépasse pas les 20 % chez les acteurs par contre l’assurance automobiles générale est dominante a plus de 70 % dans la quasi-totalité des compagnies.

    Ceci dit, nous devons changer de méthodologie et de paradigme, et de modèle, car il y a des modèles dans les pays développés (USA, Argentine, Chine, Inde, France, Italie, Espagne),où les états interviennent par une subvention directe de la prime d’assurance ,avec une obligation de s’assurer pour l’agriculteur, qui doit payer ,dans certains pays , il ne paye que 0 à 30% de la prime d’assurance ,et en

    cas de sinistre, ce n’est plus l’état qui intervienne, à part pour le premières interventions d’urgence, reste à trouver le bon modèle pour instaurer un modèle économique viable et sur la durée.

    L’intervention des assureurs se limite a selon les termes de contrats entre les parties procurer les moyens d’indemnisation afin de relancer l’activité et reconstruire les dégâts, on peut adapter ces modèles pour notre pays, même graduellement, et ses modèles présentent plusieurs avantages par rapport, car il favorise ,la culture d’assurance chez le paysan et surtout ,introduire la micro assurance, car l’une des caractéristiques de l’agriculture africaine ou même algérienne c’est qu’elle se fait sur des parcelles réduites dans sa majorité, on a beaucoup de micro parcelles et de petites parcelles connue comme l’agriculture vivrière.

    Si on adopte ces modèles, il ne faut pas que cela soit pour autant monopoliser par des acteurs bien précis, mais que cela soit accessible pour l’ensemble des acteurs du secteur des assurances algériens, notamment le secteur privé, pour meilleure compétitivité, un dynamisme et l’innovation. M. le Premier Ministre a parlé de la modernisation et de la numérisation du secteur des assurances que ce soit pour l’Algerie ou l’Afrique. Il a même annoncé la réforme des textes concernant le secteur.

    AMI: La conférence d’Alger est sortie avec des recommandations, peux on connaitre leur teneur ?

    H.K: Il faut préciser à l’issue de cette conférence mécaniquement, l’Algérie est devenue présidente de l’OAA, par l’un de ses représentants, dans le conseil exécutif. A ce titre, l’Algérie est représenté par le PDG de la CCR, et le DG de la CNMA qui occupe la présidence au nom de l’Algérie pour une année.

    L’année prochaine, la conférence aura lieu en Namibie, la présidence passera à ce pays, c’est une procédure interne, ce n’est pas une élection, pour revenir aux recommandations, les plus importantes ont été :

    1 - d’introduire la micro assurance.

    2-numériser le secteur de l’assurance, notamment l’assurance agricole.

    3-développer la coopération africaine, étant donné qu’il y a beaucoup de similitude entre les pays.

    4-développer des nouvelles formes d’assurance, comme l’assurance paramétrique, qui est une assurance qui prend en charge ces différents paramètres, et qui utilise l’intelligence artificielle, pour déterminer quels sont les risques probables et selon l’historicité des données et proposer des primes d’assurance qui prennent en compte ces paramètres.

    5-Changer de modèles de face à face agriculture, compagnie d’assurance, et de le rendre à trois parties prenantes assureurs, agriculteurs, petit ou grands, et l’état comme partie prenante, pour subventionner les primes.

    Pour Toutes ces recommandations, l’Algérie étant devenu présidente de l’OAA, est en charge de la faire avancer, et de les faire avancer appliquer au cours de l’année de sa présidence ainsi que la coopération inter africaine et les échanges d’expertises et d’expériences.

    AMI: Les pouvoirs publics sont en phase de finaliser un nouveau projet de loi sur les assurances pour accroître l'attractivité du secteur des assurances en Algérie, a annoncé le Premier Ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, comment le percevez-vous ?

    H.K: Le premier ministre a déclaré que la loi sur les assurances en Algérie allait être amendée, ou réformée, avant la fin de l’année, nous espérons comme nous l’avons travaillé au sein de l’UAR, puisqu’on a été impliqué à travers l’UAR, par le truchement d’une commission ministérielle dont on faisait partie, et qui a émis des propositions, il y a eu consensus, pour :

    - La création d’une agence de régulation indépendante, pour le secteur des assurances.

    J’espère que cette loi va la concrétiser, et prend en charge, tant le volet modernisation et numérisation ,et innovation, et aussi l’assurance islamique (takaful), les agences numériques et tous les nouveaux volets de l’économie moderne, qui sont pris en charge, et nous espérons une accélération de la mise en place de cette agence et de cette nouvelle loi pour permettre -puisque

    notre secteur est à moins 1%-d’être au niveau africain ,c’est-à-dire de 2.5%,et multiplier notre chiffre d’affaire dans des délais raisonnables ,avec changement graduel mais affirmé ,pour notre secteur surtout que l’Algérie préside l’OAA et le GAIF.

    Interview réalisée par Hafid S. www. algerie-medinfo.dz

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